jeudi 30 janvier 2014

INTERVIEW ARTHUR TENOR- 2013








Arthur Ténor- Novembre 2013

Arthur Ténor, rencontré au Salon du livre et de la Jeunesse de Montreuil en Novembre 2013 m'a gentillement proposé de l'interviewer. Ce fut une expérience très sympathique et enrichissante. Vous trouverez donc ci dessous les réponses à mes questions.

1) qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire pour la première fois?

Ça m’est tombé dessus de manière inattendue, mais peut-être pas par hasard. Alors que j’étais loin, très loin d’être attiré par l’écriture et que ma pratique du français était tout à fait… enfin bref, à 18 ans, j’ai eu une idée à une époque où je lisais beaucoup de science fiction et où la première trilogie des films de Lucas « La guerre des étoiles » sortait au cinéma. C’était un space-opéra terriblement ambitieux, dans lequel je me suis, certes un peu perdu, mais en fait trouvé. J’ai écrit une cinquantaine de page en une ou deux semaines… Depuis, je n’ai jamais cessé de noircir du papier, pour mon plus grand bonheur, comme vous l’imaginez.



2) Avez vous toujours eu envie de faire de l'écriture votre métier?

Certainement pas. J’ai la chance d’être un garçon lucide. Je me rendais bien compte qu’on ne devient pas écrivain si facilement et juste parce qu’on le veut. C’est d’ailleurs un des conseils que m’avait donné (pour calmer un peu mes ardeurs) l’écrivain René Barjavel que j’allais voir de temps en temps à cette époque : « Surtout, m’avait-il averti, ne négligez pas vos études. On ne devient pas écrivain comme cela. C’est un métier et il faut parfois beaucoup de temps avant de pouvoir être publié » et de me raconter que pour son premier roman, alors qu’il n’avait eu qu’un couloir à traverser pour le proposer à son patron éditeur (Denoël, je crois), ce dernier lui avait rendu son manuscrit en lui conseillant de le réécrire entièrement. Cela explique certainement en partie pourquoi j’ai été patient et persévérant (puisque j’ai publié mon premier roman à 38 ans).


3) où puisez vous votre inspiration pour vos univers?


Partout, puisque tout m’intéresse. La société actuelle pour des romans sociaux, les grands classiques de la littérature fantastique pour mes récits fantastiques… que sais-je encore ? Je ne peux pas dire que je privilégie un genre par rapport à un autre, pas plus que je ne me gave d’un menu standard (genre hamburger-frittes) mais au contraire, je varie énormément mes plaisirs.


4) Quels sont les auteurs et les romans qui vous ont marqués?


Barjavel (affectivement autant que par ses écrits). Henri Verne, car j’ai été un vrai fan de Bob Morane, et que c’est ce qui explique sans doute pourquoi je suis un auteur de série, voire un sérial-auteur. Et ajoutons Tolkien dont la trilogie du Seigneur des anneaux a trôné sur ma table de nuit dix ans durant et grâce à laquelle (par comparaison et imitation) j’ai appris à écrire. 


5) Avez des conseils pour une personne qui souhaiterais écrire un roman?


Souvent, pour répondre à cette question, en fait très complexe et vaste, je prends l’image de la cuisine et je suggère que dans le chaudron de l’écrivain, vous trouverez « une généreuse quantité de talent, beaucoup d’authenticité (poudre de vérité qu’on trouve dans les cœurs sincères), une pincée d’humour, un zeste de citron (pour rire jaune quand les méchants agissent), un tour de main secret et pour en finir avec les ingrédients (liste non exhaustive), une lampée de confiance. Ensuite, il faut savoir être patient, car l’affinage peut être très long, très exigent. Puis il faut regarder mûrir avec des yeux pleins d’amour. »
En d’autres termes, si l’on est vraiment fait pour ça, il y a deux choses à faire : 1) travailler, beaucoup, tout le temps, ne penser qu’à ça… 2) dénicher ce pour quoi, précisément, on est fait. Personnellement, j’ai écrit pendant dix-neuf ans des romans pour adultes dont aucun éditeur n’a voulu. Il a fallu que l’un d’eux me fasse découvrir qu’en fait, j’étais un auteur jeunesse pour qu’enfin je sois sur les bons rails. Sans lui, peut-être n’aurais-je jamais été édité et aurais-je fini par renoncer. Mais ouf ! Ça ne s’est pas passé ainsi.

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